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Bulletinde la Société archéologique du FinistÚreDate de l'édition originale : 1873Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la
cash. Par Marie-Yvane Daire Le site archĂ©ologique de lâĂźle du Bec sur la commune de Lampaul-PloudalmĂ©zeau FinistĂšre, bien connu des archĂ©ologues de la rĂ©gion, fait lâobjet dâun suivi irrĂ©gulier depuis de nombreuses annĂ©es, et plus rĂ©cemment dans le cadre du projet ALeRT, compte tenu de sa position trĂšs exposĂ©e et de sa dĂ©gradation rĂ©guliĂšre. Le site archĂ©ologique est caractĂ©risĂ© par des restes dâĂ©lĂ©ments de briquetages caractĂ©ristiques dâun atelier de bouilleurs de sel de la fin de lâĂąge du Fer. Effondrement du bord de la dune en novembre 2015 La vulnĂ©rabilitĂ© de ce site face aux dĂ©gradations naturelles a conduit les chercheurs Ă engager une opĂ©ration de sondages » et relevĂ©s, destinĂ©e Ă sauvegarder un certain nombre dâinformations avant la disparition totale des vestiges visibles, pendant lâannĂ©e 2015. Les principales opĂ©rations rĂ©alisĂ©es ont Ă©tĂ© une sĂ©rie de relevĂ©s manuel, au GPS diffĂ©rentiel et scanner 3D ainsi quâune prospection magnĂ©tique, notamment sur les structures dĂ©gagĂ©es en coupe de falaise dans lâestran et les structures associĂ©es localisĂ©es dans le bande intertidale pĂȘcheries. OpĂ©ration de relevĂ© au scanner 3D par Yann Bernard CNPAO et Laurent Quesnel UMR 6566, CReAAH Un suivi rĂ©gulier est rĂ©alisĂ© par Jean-Yves AndrĂ© et Hubert Arzel, lâopĂ©ration est dirigĂ©e par Marie-Yvane Daire. Pour aller plus loin Un article paru dans Le TĂ©lĂ©gramme le 10 avril 2016 LâĂźle du Bec. Un site hors du commun », rĂ©alisĂ© par E. Gicquel.
Mr Marie de Pluscalec Mr Marie de Pluscalec ChevronnĂ© dâargent et de gueules de six piĂšces, au lambel dâazur. N°41 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Maurice de Plusquellec, chevalier, seigneur de Coatmeur, dĂ©cĂ©dĂ© aprĂšs 1425, fils de Maurice de Plusquellec et de Jeanne de Kergolay. Il avait Ă©pousĂ© Jeanne de PenhoĂ«t, hĂ©ritiĂšre de Coatmeur. Il est certainement parent de Guy de Plusquellec qui ratifie le traitĂ© avec lui voir son article pour plus dâinformations, sous son sceau [1]. Il ratifie le traitĂ© le 30 avril Ă Guingamp. Olivier sire de Vaucler Olivier sire de Vaucler Dâargent Ă trois merlettes de sable. N°42 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Olivier de Vaucler, chevalier, vivant en 1351 capitaine de Surydorf en 1372. Il ratifie le traitĂ© en mĂȘme temps que Guillaume de Vauclerc, qui est donc probablement un parent. Le sceau quâutilise Olivier reprĂ©sente trois oiseaux plutĂŽt que trois merlettes, comme celui de Guillaume, qui brise dâune bordure [2]. Il ratifie le traitĂ© le 28 avril Ă Lamballe. Mr Olivier Thommelin Mr Olivier Thommelin EcartelĂ© aux 1 et 4 dâazur Ă cinq billettes dârgent posĂ©es en sautoir ; aux 2 et 3 de gueules plein. N°43 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Olivier Ier Thomelin, lieutenant du chĂąteau de Trogoff en 1364 et adversaire de Du Guesclin. Le sceau sous lequel il ratifie le traitĂ© porte en 1 et 4 un billettĂ© plutĂŽt que cinq billettes en sautoir [3]. Il ratifie le traitĂ© le 28 avril Ă Lamballe ou le 2 mai Ă la Roche-Derrien. M. Pierre de Largentaye M. Pierre de Largentaye Dâargent Ă la fasce vivrĂ©e de gueules, accompagnĂ©e de six merlettes du mĂȘme rangĂ©es en orle. N°44 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Pierre de lâArgentaye, chevalier, citĂ© en 1373 et 1383. Le sceau quâil utilise est un peu diffĂ©rent de celui que donne GaigniĂšres un filet vivrĂ© en bande accompagnĂ© de cinq merlettes en orle, contournĂ©es, Ă la molette en chef, sur la bande [4]. Il ratifie le traitĂ© le 28 avril Ă Lamballe. Mr Je. de La Foraye Mr Je. de La Foraye Dâhermine Ă deux hallebardes de gueules adossĂ©es. N°45 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Jean de la Soraye, chevalier, citĂ© dans une montre en 1378, mort aprĂšs 1407. Alain de la Soraye, Ă©cuyer, qui ratifie le traitĂ© avec Jean est peut-ĂȘtre son fils ou un frĂšre cadet. Il ratifie le traitĂ© le 28 avril Ă Lamballe. Mr Roland Madeuc Mr Roland Madeuc De sable au lĂ©opard dâargent, accompagnĂ© de huit coquilles du mĂȘme en orle. N°46 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Roland III Madeuc, alias de GuĂ©madeuc, chevalier, seigneur du GuĂ©, mort aprĂšs 1407, fils de Rolland II Madeuc, seigneur du GuĂ©, et de Marguerite de PenhoĂ«t, Ă©pouse Jeanne du Cambout. En mĂȘme temps que lui, Guillon et/ou Guillement Madeuc ratifient le traitĂ©, il sâagit peut-ĂȘtre dâun frĂšre ou dâun fils. Le sceau quâil utilise porterait plutĂŽt un lion quâun lĂ©opard [5], mais il est parfois difficile de diffĂ©rencier ces deux animaux sur les sceaux, dâautant plus quâil sâagissait de la mĂȘme figure au temp de la naissance de lâhĂ©raldique. Il ratifie le traitĂ© le 28 avril Ă Lamballe. Mr Alain de la Houssaye Mr Alain de la Houssaye EchiquetĂ© dâargent et dâazur, Ă la bordure de gueules. N°47 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Alain de la Houssaye, chevalier, capitaine de Rennes en 1380 et 1381. Câest plus probablement le frĂšre dâEustache de la Houssaye, marĂ©chal de Bretagne, et il aurait alors combattu Ă Cocherel avant dâaccompagner du Guesclin en Espagne et de devenir capitaine de Rennes, que le fils dâEustache, qui Ă©pouse Marguerite de Montauban ramage de Rohan. On trouve encore Guillaume [6] et Jean de la Houssaye [7] parmi les signataires du traitĂ©, qui le ratifient en mĂȘme temps quâAlain. Il ratifie le traitĂ© le 20 avril Ă Rennes. â Voir une Ă©tude sur la famille de la Houssaye. Mr Eon de Plumaugat Mr Eon de Plumaugat Dâargent Ă trois bandes dâazur. N°48 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Yvon de Plumaugat, chevalier, citĂ© dans un montre de 1369, connĂ©table de Rennes en 1381, peut-ĂȘtre pĂšre de Sylvestre avec qui il ratifie le traitĂ©. Le 25 avril suivant Ă Dinan, un Jean de Plumaugat ratifie aussi le traitĂ©. Lâempreinte du sceau quâil a utilisĂ© est perdue [8]. Il ratifie le traitĂ© le 20 avril Ă Rennes. Olivier sire de Saint-Gilles Olivier sire de Saint-Gilles Dâazur semĂ© de fleurs de lys dâargent. N°49 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Olivier de Saint-Gilles, chevalier, serait fils dâun autre Olivier, tuĂ© Ă la bataille de Mauperthuis, prĂšs de Poitiers, en 1356. Il ratifie le traitĂ© le 20 avril Ă Rennes. Mr Acarc. dâIffer ou Iffro Mr Acarc. dâIffer ou Iffro De gueules Ă trois fermaux dâargent accompagnĂ©s de deux annelets du mĂȘme. N°50 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Acharis dâIffer, ou Isser, chevalier, citĂ© en 1340, mort aprĂšs 1392. Personnage non identifiĂ©. Martine Fabre [9] nous apprend que lâoriginal de la ratification du traitĂ© nâa pas de sceau, soit que cette personne nâait pas scellĂ©, soit que le sceau ait disparu. Ce mĂȘme auteur [10] donne en 1410 le sceau dâune dame dâIffer, mi-parti au I de quatre fusĂ©es en fasce accompagnĂ©es de six besants, trois en chef et trois en pointe, et au II Ă trois fermaux. Il se peut quâIffer soit en fait le nom dâun fief, peut-ĂȘtre la paroisse dâIssĂ© diocĂšse de Nantes. Il ratifie le traitĂ© le 20 avril Ă Rennes. Mr Berthelot Le Roux Mr Berthelot Le Roux Dâargent Ă trois coquilles de sable. N°51 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Berthelot Le Roux, chevalier, citĂ© en 1371, compagnon de Du Guesclin. Personnage non identifiĂ©, parmi les nombreuses familles de ce nom en Bretagne. Pol Potier de Courcy [11] donne un sceau Ă trois coquilles datant de 1306, et Martine Fabre [12] recense un sceau Ă trois coquilles datĂ© de 1378 pour Berthelot Le Roux, chevalier. Lâarmoirie de celui quâil utilise pour ratifier le traiter est perdue [13]. Il ratifie le traitĂ© le 20 avril Ă Rennes. Mr Robin de Baulon Mr Robin de Baulon De vair au sautoir de gueules. N°52 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Robin de Baulon, chevalier, signe en 1379 lâacte dâassociation de la noblesse bretonne. Il ratifie le traitĂ© le 20 avril Ă Rennes. Mr Rob de GuytĂ© Mr Rob de Guyt Dâazur Ă la croix dâargent. N°53 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Robert ou Robin de GuittĂ©, chevalier bachelier, seigneur de Vaucouleurs, combattant Ă la bataille de Cocherel, marĂ©chal du connĂ©table de France Jean de Beaumanoir en 1371-1374, Ă©tait capitaine de Dinan en 1381, et le fut ensuite de Saint-Malo. Il est mort aprĂšs 1392. Il ratifie le traitĂ© le 25 avril Ă Dinan. Je. sire du Chastelir Je. sire du Chastelir De sable au chef dâor. N°54 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Jean Ier du Chastellier, chevalier, seigneur du Chastellier, fils de Guillaume III du Chastellier et dâAmice de LĂ©on. Il Ă©pouse Blanche de Rochefort. GaigniĂšres inverse ici les Ă©maux traditionnels de la famille de Jean du Chastellier, peut-ĂȘtre pour indiquer une brisure ? Le sceau quâil utilise pour jurer le traitĂ© a un chef chargĂ© [14], peut-ĂȘtre dâun lambel, qui est probablement une brisure. Il ratifie le traitĂ© le 25 avril Ă Dinan. Ruellan sire de Ploer Ruellan sire de Ploer De gueules Ă six roses dâor. N°55 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Roland, chevalier, seigneur de PlouĂ«r, aussi citĂ© en 1379 et 1385. Il est probablement le pĂšre dâAlain et Olivier de PlouĂ«r qui ratifient le traitĂ© avec lui. Les sceaux de cette famille portent aussi des quintefeuilles au lieu de roses [15], ces deux meubles nâĂ©tant pas encore distincts Ă lâĂ©poque mĂ©diĂ©vale. Il ratifie le traitĂ© le 25 avril Ă Dinan. Mr Geoffroy Ferron Mr Geoffroy Ferron Dazur semĂ© de billettes dâargent, Ă la bande dâhermine. N°56 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Geoffroy Ferron, chevalier, trĂ©sorier gĂ©nĂ©ral de Bretagne et capitaine ou connĂ©table de Dinan en 1381, dĂ©jĂ prĂ©sent Ă la bataille de Cocherel. Il est probablement issu dâune branche cadette des Ferron de la Ferronaye [16]. Le sceau quâil utilise rĂ©ellement, Ă six billettes au chef chargĂ© de trois quintefeuilles [17] ou roses, porte les armes des Ferron de la Ferronaye. Jean, Olivier et Guillaume Ferron, Ă©cuyers, utilisent le sceau de Geoffroy pour ratifier le traitĂ© avec lui Ă Dinan. Il ratifie le traitĂ© le 25 avril Ă Dinan. Mr Guil. Bodin Mr Guil. Bodin De gueules Ă deux fasces dâhermine. N°57 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Guillaume II Bodin de la Rouvraye, chevalier, avait combattu Ă Cocherel. Son sceau indique quâil Ă©tait chevalier de Dinan [18]. Il ratifie le traitĂ© le 25 avril Ă Dinan. Pierre Tournemine, sire de La Hunaudaye Pierre Tournemine, sire de La Hunaudaye EcartelĂ© dâor et dâazur. N°58 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Pierre II de Tournemine, chevalier, seigneur de Jasson et de la Hunaudaye, fils dâOlivier II de Tournemine et de Marguerite de RougĂ©, Ă©pouse Jeanne de Craon. Câest le pĂšre de Jean de Tournemine qui ratifie aussi le traitĂ©. Il ratifie le traitĂ© le 2 mai Ă La Roche-Derrien. Je. sire de Quintin Je. sire de Quintin Dâargent au chef de gueules, au lambel dâor. N°59 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Jean Boterel, seigneur de Quintin, chevalier, fils de Geoffroi III de Quintin et de Tiphaine du BoisglĂ©. Il Ă©pousa en 1372 Marguerite de Rohan. Câest le frĂšre de Geoffroy de Quintin qui ratifie aussi le traitĂ©. Quintin est un ramage de PenthiĂšvre, comme Avaugour, dont il porte les armes brisĂ©es dâun lambel dâor. Le sceau quâutilise Jean a un lambel Ă cinq pendants [19]. Il ratifie le traitĂ© le 2 mai Ă La Roche-Derrien. Roland vic. de Coetmen Roland vic. de Coetmen De gueules Ă sept annelets dâargent, posĂ©s 3, 3 et 1. N°60 dans Le rĂŽle dâarmes du second traitĂ© de GuĂ©rande 1381, Michel Pastoureau, Bulletin de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre, 1976. Roland II, chevalier, seigneur de CoĂ«tmen, vicomte de TonquĂ©dec, fils de Jean de CoĂ«tmen et de Marie de Dinan. Il Ă©pouse en 1392 Jeanne de PenhoĂ«t, puis Jeanne Gaudin, dame de MartignĂ©-Ferchaut. Son frĂšre puisnĂ© Geoffroy ratifie le traitĂ© le 30 avril Ă Guingamp. Il ratifie le traitĂ© le 2 mai Ă La Roche-Derrien. [1] Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiches 2955 et 2961.[2] Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiches 4006 et 4008.[3] Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiche 3470.[4] Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiche 1972.[5] Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiche 2528.[6] Probablement un frĂšre dâAlain, qui scelle pour lui en 1376. Ce Guillaume brisait dâune Ă©toile Ă six branches dans le premier point voir Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiche 1816.[7] Qui brisait dâun lambel, Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiche 1818.[8] Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiche 2946.[9] Cf. HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiche 1489.[10] Idem, fiche 1490.[11] Cf Nobiliaire et Armorial de Bretagne, tome III page 83. Les armes des autres familles Le Roux donnĂ©es par cet ouvrage ne ressemblent pas Ă lâĂ©cu donnĂ© ici, et ne permet pas de rapprocher Berthelot dâune autre de ces familles.[12] Cf HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne, images personnelles..., fiche 2358.[13] Idem, fiche 2359.[14] Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiche 971.[15] Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiches 2922 Ă 2929 qui est celle de Roland de PlouĂ«r.[16] Pol Potier de Courcy, Nobiliaire et Armorial de Bretagne, tome I, p. 384.[17] Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiches 1214 et 1215.[18] Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiche 368.[19] Martine Fabre, HĂ©raldique mĂ©diĂ©vale bretonne..., fiche 3087.
1. Introduction 1Cet article propose de retracer les grandes lignes de lâhistoire, Ă la fois particuliĂšre et complexe, de la formation dâun laboratoire de recherche spĂ©cialisĂ© en archĂ©ologie, lato sensu, regroupant aujourdâhui la plupart des forces vives du grand quart nord-ouest de la France. Ă travers cette dĂ©marche, il sâagit de porter un Ă©clairage sur les orientations scientifiques de ce laboratoire, son Ă©volution et son identitĂ© prĂ©sente, tout en les resituant dans le contexte plus large du dĂ©veloppement et de lâinstitutionnalisation de lâarchĂ©ologie dans lâouest de la France. 2La photographie actuelle de lâUnitĂ© Mixte de Recherche Centre de Recherche en ArchĂ©ologie, ArchĂ©osciences, Histoire » UMR 6566 CReAAH rĂ©vĂšle en 2020 une communautĂ© de 170 chercheurs, ingĂ©nieurs et doctorants, aujourdâhui largement regroupĂ©s sur plusieurs sites majeurs Rennes, Nantes et Le Mans mais, dans le dĂ©tail, dissĂ©minĂ©s dans un grand quart nord-ouest de la France, de Caen Ă Poitiers. Cette dissĂ©mination peut ĂȘtre sans doute rapportĂ©e Ă la densitĂ© et Ă lâanciennetĂ© de la recherche archĂ©ologique sur cette partie du territoire national. Si bien que cette photographie du paysage de la recherche actuelle gagne Ă ĂȘtre Ă©clairĂ©e par lâhistoire de la formation et de lâĂ©volution de cet Ă©cosystĂšme, afin de comprendre les tenants du paysage actuel de la recherche interrĂ©gionale. Cette histoire Ă©claire non seulement les caractĂ©ristiques gĂ©ographiques et institutionnelles de cette unitĂ© mais aussi les objectifs et la nature des thĂ©matiques de recherche qui y sont dĂ©veloppĂ©es. 3Sur le site rennais, lâactuel laboratoire basĂ© Ă lâuniversitĂ© de Rennes 1, hĂ©ritĂ© de lâancien Laboratoire dâAnthropologie PrĂ©historique, fondĂ© par Pierre-Roland Giot 1919-2002 au dĂ©but des annĂ©es 1950, a fusionnĂ© avec le Laboratoire dâArchĂ©omĂ©trie dans les annĂ©es 1990 et est aujourdâhui devenu le Laboratoire ArchĂ©osciences. Autour du noyau central historique de lâancien Laboratoire dâAnthropologie » de la facultĂ© des sciences, le processus de constitution de lâUMR 6566 rĂ©sulte dâun agrĂ©gat progressif dâentitĂ©s basĂ©es Ă la facultĂ© des lettres de Rennes et au sein des universitĂ©s de Nantes et du Mans. 4Notre propos est centrĂ© sur lâhistoire du laboratoire depuis sa crĂ©ation, sans toutefois dĂ©velopper les trois derniĂšres dĂ©cennies. Il est cependant impossible de faire lâimpasse sur lâĂ©clairage des origines et donc des pĂ©riodes antĂ©rieures puisquâelles ont Ă©tĂ© dĂ©terminantes pour la suite de lâhistoire de la recherche rĂ©gionale. 2. Le rĂŽle central de Pierre-Roland Giot et du Laboratoire dâAnthropologie 5Pierre-Roland Giot 1919-2002 est le personnage central dans la recherche prĂ©historique et archĂ©ologique de la seconde moitiĂ© du xxe s., dans le Grand Ouest français. Nous ne reviendrons pas ici sur les travaux de Giot, traitĂ©s par ailleurs Collectif, 1990, 2002a, mais insistons sur son rĂŽle structurant, Ă long terme, dans le paysage de la recherche rĂ©gionale, dans une dĂ©marche que lâon qualifie aujourdâhui dâinterdisciplinaire, conciliant les approches scientifiques gĂ©ologie appliquĂ©e Ă lâarchĂ©ologie mais aussi histoire des paysages Ă une dĂ©marche diachronique oĂč seule lâAntiquitĂ© demeura en dehors de ses centres dâintĂ©rĂȘt. FormĂ© Ă la PrĂ©histoire sur le terrain par des archĂ©ologues amateurs, Giot ne se distingue pas sur ce point des prĂ©historiens des premiĂšres gĂ©nĂ©rations qui, depuis les annĂ©es 1850, animent la discipline hors de tout cadre universitaire. Mais il est contemporain de rĂ©formes qui engagent lâinstitutionnalisation acadĂ©mique du champ et sa professionnalisation, avec la crĂ©ation du Centre National de la Recherche Scientifique en 1939 et la loi rĂ©glementant les fouilles archĂ©ologiques de 1941. Son parcours est reprĂ©sentatif de ces Ă©volutions et des restructurations quâelles entraĂźnent pour lâarchĂ©ologie prĂ©historique, avec la concentration progressive de la recherche au sein des laboratoires universitaires, la relĂ©gation â tout aussi progressive â au second plan des amateurs et de leurs associations et la perte de dynamisme des musĂ©es archĂ©ologiques non rattachĂ©s Ă des structures acadĂ©miques. 6En 1937, alors quâil est encore un jeune Ă©tudiant, Giot assiste Ă la derniĂšre campagne de fouilles de Georges Boisselier sur le tertre nĂ©olithique de Parc-ar-Câhastel Ă TrĂ©guennec FinistĂšre. Ă la faveur de ses vacances Ă La ForĂȘt-Fouesnant FinistĂšre, il rĂ©alise lâinventaire des mĂ©galithes des communes environnantes. Ses premiers travaux sâorientent pourtant vers la gĂ©ologie dans le cadre dâun parcours universitaire quâil effectue Ă Grenoble, en participant notamment Ă la crĂ©ation dâune carte gĂ©ologique dans lâIsĂšre et la DrĂŽme, qui est publiĂ©e en 1943. Cette mĂȘme annĂ©e, il entre comme chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique CNRS et dĂ©cide de travailler en Bretagne, sur les briovĂ©riens du sud des Montagnes noires. Ă lâInstitut de GĂ©ologie de la facultĂ© des sciences de Rennes fig. 1, il rencontre Jean CognĂ©, avec qui il mĂšne plusieurs fouilles archĂ©ologiques, et publie une vingtaine dâarticles. DĂšs 1947, il prend simultanĂ©ment les commandes du musĂ©e de Penmarcâh et de la 4e circonscription des AntiquitĂ©s PrĂ©historiques du SecrĂ©tariat dâĂtat aux Beaux-Arts qui dĂ©pend alors du ministĂšre de lâĂducation nationale, qui couvre alors sept dĂ©partements de lâOuest ; il restera directeur de son hĂ©ritiĂšre, la circonscription de Bretagne, jusquâen 1972. Figure 1 Façade de lâancien Institut de gĂ©ologie, créé en 1937 par Y. Milon, aujourdâhui prĂ©sidence de lâuniversitĂ© Rennes 1 clichĂ© Daire, 2020.Figure 1 Facade of the former Institute of Geology, created in 1937 by Y. Milon, today home to the presidency of Rennes 1 University photo Daire, 2020. 7En 1950, il soutient, Ă Rennes, sa thĂšse de doctorat Ăšs sciences naturelles intitulĂ©e Armoricains et Bretons, Ă©tude anthropologique. Elle se veut un bilan provisoire de cinq annĂ©es de recherche consacrĂ©es non seulement Ă lâanthropologie biologique, mais aussi prĂ©historique et ethnologique Giot, 1951. Son objectif est dâĂ©clairer, par la biologie des populations, certains aspects controversĂ©s des problĂšmes relatifs aux origines et Ă lâhistoire de la population bretonne. Il tente dâĂ©valuer, aux diffĂ©rentes pĂ©riodes de la Protohistoire et de lâHistoire, les proportions relatives des diverses composantes humaines ayant contribuĂ© aux peuplements successifs de lâArmorique puis de la Bretagne. 8Outre le fait quâil sâintĂ©resse Ă tous les sujets, sans exclusive, Giot va cumuler, pendant plus de trois dĂ©cennies, des responsabilitĂ©s scientifiques et universitaires clĂ©s au niveau rĂ©gional avec des mandats officiels du ministĂšre de la Culture. Ce qui en fait le personnage central de lâarchĂ©ologie de lâouest de la France pendant toute cette pĂ©riode. 9Instigateur du rattachement du musĂ©e de Penmarcâh Ă la facultĂ© des sciences de lâuniversitĂ© de Rennes, au cours des annĂ©es 1950, Giot crĂ©e le Laboratoire dâAnthropologie, Ă lâorigine rattachĂ© Ă lâInstitut de gĂ©ologie, laboratoire dont il assure la responsabilitĂ© jusquâĂ son dĂ©part en retraite, en 1989. DĂšs les annĂ©es 1950, il recrute alors des collaborateurs et Ă©quipe progressivement le laboratoire pour dĂ©velopper une recherche pluridisciplinaire anthropologie biologique, gĂ©ologie, pĂ©trographie, chimie, etc. Audouze, 2003 ; Collectif, 1990. MĂȘme si son travail est restĂ© limitĂ© au contexte armoricain, il siĂšge au conseil scientifique du Centre des Recherches ArchĂ©ologiques tout comme les autres responsables des grands laboratoires de PrĂ©histoire de lâĂ©poque ceux dâAndrĂ© Leroi-Gourhan Ă la Sorbonne et au CollĂšge de France, de François Bordes Ă Bordeaux et de Gabriel Camps Ă Aix-en-Provence Audouze, 2003, note 28. 1 Les chercheurs mentionnĂ©s ont tous intĂ©grĂ© le CNRS, en dehors de Le Roux qui a rejoint le mi ... 10Pendant la seconde moitiĂ© du xxe s., Giot mettra peu Ă peu en place, Ă Rennes et Ă Nantes, des chercheurs quâil forme et oriente vers telle ou telle spĂ©cialitĂ© et vers diffĂ©rentes instances Jacques Briard 1933-2002 pour lâĂąge du Bronze Collectif, 2002b, Jean LâHelgouacâh 1933-2000 fig. 2 et 3 puis, Ă partir des annĂ©es 1960, Roger Joussaume et Charles-Tanguy Le Roux fig. 4 pour le NĂ©olithique, Jean-Laurent Monnier fig. 5 pour la PrĂ©histoire ancienne, puis Pierre Gouletquer qui travaillera successivement sur les briquetages protohistoriques puis le MĂ©solithique, dans la pĂ©riode comprise entre les annĂ©es 1950 et 19801. Ces chercheurs Ă©taient Ă©paulĂ©s par des ingĂ©nieurs et techniciens ; ainsi, Jean-Roger Bourhis rĂ©alisait les analyses mĂ©tallographiques, Yvan OnnĂ©e fig. 3, Henri Poulain et Yannick Lecerf participaient aux campagnes de terrain et assuraient les relevĂ©s de terrain et dessins de mobiliers. Figure 2 Sur le site de Barnenez, de gauche Ă droite Jean LâHelgouacâh, Yves Coppens, Pierre-Roland Giot, ?, et Jacques Briard vers 1960 ? archives du Laboratoire ArchĂ©osciences-CReAAH.Figure 2 Barnenez archaeological site, from left to right Jean LâHelgouacâh, Yves Coppens, Pierre-Roland Giot,?, and Jacques Briard circa 1960? archives of the ArchĂ©osciences-CReAAH lab. Figure 3 Fouille du tumulus de KermĂ©nĂ© 1957-1958, de haut en bas Pierre-Roland Giot, Jean LâHelgouacâh, Yvan OnnĂ©e et Jacques Briard archives du Laboratoire ArchĂ©osciences-CReAAH.Figure 3 Excavation of the KermenĂ© tumulus 1957-1858, from top to bottom Pierre-Roland Giot, Jean LâHelgouacâh, Yvan OnnĂ©e and Jacques Briard archives of the ArchĂ©osciences-CReAAH lab. Figure 4 Charles-Tanguy Le Roux sur la fouille du site de briquetages de Kerlavos Ă TrĂ©gastel en 1964 dir. Giot archives du Laboratoire ArchĂ©osciences-CReAAH.Figure 4 Charles-Tanguy Le Roux excavating on the Kerlavos briquetagesâ site dir. Giot archives of the ArchĂ©osciences-CReAAH laboratory. Figure 5 Jean-Laurent Monnier dans le laboratoire de sĂ©dimentologie, Ă Beaulieu, en 1978 clichĂ© R. Monnier.Figure 5 Jean-Laurent Monnier in the sedimentology lab, Beaulieu, in 1978 photo R. Monnier. 11De la fin des annĂ©es 1950 aux annĂ©es 1990, Giot cumulera ainsi, successivement voire simultanĂ©ment, des responsabilitĂ©s administratives et scientifiques Ă travers les fonctions de directeur de la quatriĂšme circonscription des AntiquitĂ©s prĂ©historiques, de conservateur en chef du musĂ©e de Carnac et plus durablement de celui de Penmarcâh, de chercheur au CNRS, de directeur du Laboratoire dâAnthropologie. Ce dernier Ă©voluera ensuite en Ă©quipe de recherche dont nous retraçons infra lâhistorique. 3. Aux origines un rĂ©seau dâĂ©rudits locaux traversĂ© de fractures politiques 12Le CReAAH hĂ©rite dâune longue tradition rĂ©gionale et interrĂ©gionale en matiĂšre de recherches archĂ©ologiques que reflĂšte pour partie la dissĂ©mination territoriale actuelle de ses membres. Le quart nord-ouest de la France est en effet, aprĂšs 1800, le berceau de multiples associations Ă©rudites dont les activitĂ©s se centrent sur lâarchĂ©ologie et sur lâhistoire. 13Caen est le foyer du mouvement initiĂ© par Arcisse de Caumont 1801-1873 Ă partir de 1820, avec la crĂ©ation de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Normandie 1824, puis de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique de France pour la conservation et la description des monuments historiques 1834, qui entreprend de structurer et de coordonner un rĂ©seau dâĂ©rudits revendiquant son autonomie face aux pouvoirs politiques centralisateurs parisiens Gerson, 2003 ; celle-ci organise des CongrĂšs archĂ©ologiques de France annuels BercĂ©, 1986 ; Juhel, 2004. Selon le mĂȘme agenda politique et scientifique, lâInstitut des Provinces est créé au Mans, en 1839, sous lâĂ©gide de Caumont et de lâĂ©rudit manceau Thomas Cauvin 1762-1846 ; il est destinĂ© Ă rĂ©unir une Ă©lite savante provinciale capable de rivaliser avec les membres de lâInstitut de France parisien. Poitiers est quant Ă elle le siĂšge, dĂšs 1834, de la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de lâOuest. 14Si Nantes et Rennes ne sont pas au cĆur de ce mouvement, elles sont les lieux dâune longue tradition Ă©rudite marquĂ©e par des figures dâantiquaires Monteil, Santrot, 2011, dont le plus cĂ©lĂšbre est, dans la premiĂšre moitiĂ© du xviiie s., Christophe-Paul de Robien 1698-1756, par ailleurs prĂ©sident Ă mortier au Parlement de Bretagne Aubert, 2001. AprĂšs 1800, la Bretagne est, comme les autres rĂ©gions, touchĂ©e par le mouvement des sociĂ©tĂ©s savantes Chaline, 1995. La plupart consacrent une partie de leurs activitĂ©s Ă lâarchĂ©ologie, et certaines dâentre elles deviennent des acteurs majeurs du dĂ©veloppement de la PrĂ©histoire. Tel est le cas, tout particuliĂšrement, de la SociĂ©tĂ© polymathique du Morbihan, fondĂ©e Ă Vannes en 1826 Ars, 2002 ; Audren et al., 2005. Mettant en avant lâarchĂ©ologie et la botanique dans son programme originel, elle se recentre rapidement sur la premiĂšre et entreprend, dans les annĂ©es 1850 et 1860 des fouilles importantes dans plusieurs tumuli, dont le tertre Saint-Michel de Carnac. Ces fouilles dĂ©montrent leur fonction funĂ©raire et mettent Ă bas lâinterprĂ©tation des dolmens comme autels sacrificiels quâavaient privilĂ©giĂ©e les celtomanes de lâĂ©poque romantique Le Pennec, 2011. 15Le monde breton des sociĂ©tĂ©s savantes est bouleversĂ©, en 1843, par la crĂ©ation de lâAssociation bretonne. Rassemblant propriĂ©taires terriens et Ă©rudits, centrĂ©e sur lâagronomie mais aussi lâhistoire et lâarchĂ©ologie, cette nouvelle association dâĂ©chelle rĂ©gionale a une dimension politique qui rappelle celle des rĂ©seaux structurĂ©s par Caumont. Elle est, comme la SociĂ©tĂ© des Antiquaires de Normandie, dominĂ©e par une Ă©lite nobiliaire, catholique et conservatrice, qui associe convictions royalistes lĂ©gitimistes et rĂ©gionalisme, et qui lutte contre une centralisation parisienne perçue comme hĂ©ritiĂšre du jacobinisme rĂ©volutionnaire ayant eu raison des anciennes libertĂ©s provinciales Guiomar, 2019. DĂ©veloppant lâĂ©tude du passĂ© local dans ses dimensions historiques, archĂ©ologiques et ethnographiques afin de retrouver â ou dâinventer â une identitĂ© rĂ©gionale ancrĂ©e dans les traditions populaires et dans le catholicisme, promouvant le dĂ©veloppement agricole, lâassociation se fait la porte-parole de mots dâordre politiques dâopposition sous la monarchie de Juillet et sous le Second Empire, ce qui lui vaut une dissolution en 1859 avant sa renaissance en 1873. Son activitĂ©, au sein des milieux Ă©rudits, les fractures entre blancs » et bleus », hĂ©ritage des conflits rĂ©volutionnaires, ces dissensions politiques expliquent, par exemple, la faiblesse des relations entre les membres de la SociĂ©tĂ© polymathique du Morbihan, au sein de laquelle domine une prudente modĂ©ration, et leurs homologues de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique du FinistĂšre fondĂ©e en 1845, plus nettement engagĂ©s dans lâAssociation bretonne. Armand du Chatellier 1797-1885, historien amateur, compte parmi les fondateurs de lâune comme de lâautre. 16TraversĂ© par ces tensions, le monde Ă©rudit breton nâen rĂ©alise pas moins durant le xixe s. une entreprise importante dâinventaire, de fouilles et de prĂ©servation des vestiges archĂ©ologiques rĂ©gionaux. Associations savantes et autres amateurs sont Ă lâorigine de nombreuses collections publiques et privĂ©es, dans lesquelles la PrĂ©histoire occupe une place importante. Le musĂ©e archĂ©ologique de la SociĂ©tĂ© polymathique du Morbihan, inaugurĂ© en 1853, offre lâune des plus notables Le Pennec, 2011. Ă Carnac, le musĂ©e James-Miln est ouvert en 1882 fig. 6. Il rĂ©sulte du legs Ă la commune de la collection privĂ©e que le riche Ă©cossais Miln 1819-1881 avait rĂ©unie grĂące Ă ses fouilles de sites gallo-romains et mĂ©galithiques des environs dans les annĂ©es 1870. Ce musĂ©e sâenrichit par la suite de dons et dâachats sous lâinitiative de son gardien, puis conservateur, Zacharie Le Rouzic 1864-1939 Riskine, 2000. Dans le FinistĂšre, lâune des collections les plus rĂ©putĂ©es est celle que Paul du Chatellier 1833-1911, fils dâArmand, passionnĂ© dâarchĂ©ologie et dâart, rĂ©unit au chĂąteau familial de Kernuz grĂące Ă ses fouilles et Ă la fortune familiale Coativy, 2006. Ă cĂŽtĂ© de ces collections majeures, de nombreuses sĂ©ries dâimportance plus secondaire sont rassemblĂ©es Ă titre privĂ© par des archĂ©ologues amateurs. Ceux-ci rĂ©unissent parfois des ensembles remarquables, tel le capitaine de frĂ©gate lorientais Louis Le Pontois 1838-1919 qui collecte prĂšs dâun millier de haches polies dans les deux derniĂšres dĂ©cennies du xixe s., avant de les cĂ©der en 1904 Ă du Chatellier LangouĂ«t et al., 2007, ou encore le baron Maurice Halna du Fretay 1835-1901 dont la belle collection prĂ©historique est vendue aux enchĂšres Ă lâhĂŽtel Drouot en 1920 Saint-Raymond, 2019. Dâautres collections sont plus modestes, Ă lâinstar de celle de FĂ©lix Gaillard 1832-1910, propriĂ©taire de lâHĂŽtel du commerce Ă Plouharnel, qui rassemble dans son Ă©tablissement, entre les annĂ©es 1870 et 1880, un petit musĂ©e ». Issu de ses fouilles et dâĂ©changes, il est destinĂ© tant Ă satisfaire sa passion pour lâarchĂ©ologie quâĂ attirer dans son hĂŽtel les touristes qui profitent de lâarrivĂ©e du chemin de fer Ă partir de 1882 Crowhurst, Gaillard, 2004. Beaucoup de ces collections sont dispersĂ©es aprĂšs la mort de leur propriĂ©taire et ont abouti, par fragments plus ou moins complets, dans les collections publiques, notamment au MusĂ©e dâarchĂ©ologie nationale de Saint-Germain-en-Laye, acquĂ©reur de la collection du Chatellier en 1924. Certaines viennent enrichir les collections publiques locales, tel le musĂ©e de Penmarcâh dont Giot devient conservateur aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. Figure 6 MusĂ©e Miln-Le Rouzic, Carnac clichĂ© G. dâAult du Mesnil, 1910, archives du Laboratoire ArchĂ©osciences-CReAAH.Figure 6 The Miln-Le Rouzic museum, Carnac photo G. dâAult du Mesnil, 1910, archives of the ArchĂ©osciences-CReAAH lab. 4. Le musĂ©e de Penmarcâh 2 Icare Iconographie archĂ©ologique de lâancien Laboratoire dâAnthropologie de Rennes, projet portĂ© ... 17La fonction de conservateur du musĂ©e de Penmarcâh occupera une grande place dans les activitĂ©s scientifiques et la vie du chercheur quâĂ©tait Giot et, Ă ce titre, il convient de sâattarder sur lâhistoire de cet Ă©tablissement et de la constitution de ses collections fig. 7. Lâexploitation et la valorisation du fonds dâarchives relatif Ă ce musĂ©e, initiĂ©es depuis plusieurs annĂ©es dans le cadre du projet Icare2, livrent des Ă©lĂ©ments de comprĂ©hension qui sont ici synthĂ©tisĂ©es LĂłpez-Romero, Daire, 2013 ; LĂłpez-Romero, Le Gall, 2008 ; Daire, LĂłpez-Romero, 2014 ; LĂłpez-Romero, 2015. Figure 7 Le musĂ©e prĂ©historique finistĂ©rien de Penmarcâh clichĂ© Daire, septembre 2012.Figure 7 The FinistĂšre Prehistory Museum in Penmarcâh photo Daire, september 2012. 18La pĂ©riode 1850-1939 est marquĂ©e par un contexte international oĂč la PrĂ©histoire europĂ©enne trouve ses fondements en tant que discipline scientifique Ă part entiĂšre et par un cadre national oĂč, on lâa vu, la vie scientifique tourne autour des sociĂ©tĂ©s savantes et des congrĂšs scientifiques. Une prise de conscience sur le besoin de prĂ©servation des vestiges du passĂ© apparaĂźt dĂšs le premier tiers du xixe s. et se consolide lentement. Le nombre des revues scientifiques augmente considĂ©rablement et, Ă partir de 1887 et plus encore aprĂšs 1913, une loi encadre la conservation des monuments dâart ayant un intĂ©rĂȘt historique et artistique » Hurel, 2007, p. 96-108, tandis que les avancĂ©es dans le domaine de la photographie ouvrent aussi de nouvelles possibilitĂ©s dans lâacquisition de ressources documentaires. 19Dans le FinistĂšre, plusieurs Ă©rudits officiers de marine, mĂ©decins, hommes dâĂglise passionnĂ©s dâarchĂ©ologie fondent en 1921 la SociĂ©tĂ© Civile du MusĂ©e dâArchĂ©ologie de Penmarcâh, qui prend lâannĂ©e suivante le nom de Groupe finistĂ©rien dâĂ©tudes prĂ©historiques puis bĂ©nĂ©ficiera dâune reconnaissance nationale en tant quâInstitut FinistĂ©rien dâĂtudes PrĂ©historiques IFEP dĂšs 1926 fig. 8 LĂłpez-Romero, Daire, 2013 ; Daire, LĂłpez-Romero, 2014 ; Desailly, 1926 ; Motet et al., 1929 ; Monnier, 1992. Figure 8 En-tĂȘte de courrier de lâInstitut FinistĂ©rien dâĂtudes PrĂ©historiques archives du Laboratoire ArchĂ©osciences-CReAAH.Figure 8 Letterhead of the Institut FinistĂ©rien dâĂtudes PrĂ©historiques archives of the ArchĂ©osciences-CReAAH lab. 3 Communication personnelle de Chatillon dâaprĂšs un courrier de Charpy, ancien directeur ... 20La crĂ©ation de la SociĂ©tĂ© » est basĂ©e sur la volontĂ© de dĂ©velopper une mĂ©thodologie de fouille rigoureuse, reposant sur une organisation rationnelle et de stricts principes dâobservation⊠Le groupe se compose, Ă lâorigine, de Charles BĂ©nard 1867-1931 â dit BĂ©nard Le Pontois, prĂ©sident fondateur â, du commandant Alfred Devoir 1865-1923 et du peintre Georges Boisselier 1876-1943, trĂšs vite rejoints par lâabbĂ© Favret 1875-1950, fondateur du musĂ©e dâĂpernay en 1931, le chanoine Jean-Marie Abgrall 1846-1926, le docteur Mathurin Kermarec 1860-1934 et le commandant Ămile Morel 1864-1927, entre autres. La rencontre entre Charles BĂ©nard et lâabbĂ© Favret sâĂ©tait produite pendant la PremiĂšre Guerre mondiale Ă lâhĂŽpital militaire de ChĂąlons-en-Champagne. La relation de Favret avec la Bretagne commence, quant Ă elle, en 1919, lorsquâil participe en compagnie de BĂ©nard aux fouilles sur le littoral et les Ăźles du FinistĂšre3 Daire et al., 2013. LâInstitut FinistĂ©rien dâĂtudes PrĂ©historiques bĂ©nĂ©ficie rapidement de lâadhĂ©sion dâillustres membres tels que Salomon Reinach 1858-1932, conservateur du musĂ©e de Saint-Germain-en-Laye ou encore du docteur Joseph-Louis Capitan 1854-1929. 21GrĂące Ă la mobilisation de fonds publics et privĂ©s, notamment ceux apportĂ©s par Mme BĂ©nard, nĂ©e Phillipson, et le mĂ©cĂšne Sir Robert Mond magnat du nickel, la construction du MusĂ©e PrĂ©historique » dĂ©bute en 1922, immĂ©diatement en arriĂšre de la plage de Porz Carn Ă Saint-GuĂ©nolĂ©-Penmarcâh FinistĂšre, et la premiĂšre salle est inaugurĂ©e en 1924. LâannĂ©e suivante verra le classement des collections au titre des Monuments historiques tandis que la seconde salle ouvrira au public en 1927. Le musĂ©e abrite dĂšs lors les collections dâobjets et de documents accumulĂ©s par les fondateurs au fil de leurs recherches Daire, LĂłpez-Romero, 2014. 22Parmi les membres fondateurs, figure Alfred Devoir 1865-1926, que Giot considĂ©rera comme la tĂȘte pensante » du Groupe FinistĂ©rien dâĂtudes PrĂ©historiques Giot, 1984. Celui-ci sâest intĂ©ressĂ© au mĂ©galithisme des rĂ©gions de Lorient, puis de Brest avant de se pencher sur la question de lâĂ©volution de lâenvironnement cĂŽtier Devoir, 1912, 1923. Il devient vice-prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© ArchĂ©ologique du FinistĂšre puis, entre 1902 et 1913, membre correspondant de la sous-commission des Monuments mĂ©galithiques. TrĂšs concernĂ© par le devenir des sites prĂ©historiques de Bretagne, il permet le classement de nombre dâentre eux au titre des Monuments historiques dont la tombe Ă couloir du Mougau Ă Commana FinistĂšre, monument quâil achĂšte en 1906 et fait classer en 1909 et qui fut propriĂ©tĂ© de lâuniversitĂ© de Rennes 1 pendant plusieurs dĂ©cennies. 4 Il sâagit probablement dâune donation dâarchives, y compris les plaques et tirages photos qui font ... 23Par ses rapports avec Alfred Devoir et dâautres membres de lâIFEP, Geoffroy dâAult du Mesnil 1842-1921 se prĂ©sente Ă©galement comme un acteur fondamental dans le creuset qui donnera lieu au MusĂ©e PrĂ©historique ». De par sa formation originelle, liĂ©e Ă la gĂ©ologie et la PrĂ©histoire de la Bretagne sous les auspices du comte de Limur 1817-1901 et au sein de la SociĂ©tĂ© Polymathique du Morbihan, mais aussi Ă cause de lâinfluence quâil a exercĂ©e sur la recherche bretonne depuis les diffĂ©rents postes Ă responsabilitĂ© quâil a occupĂ©s dans les instances parisiennes Ă une Ă©poque oĂč la connaissance de la PrĂ©histoire fait un grand bond LĂłpez-Romero et Le Gall, 2008 ; LĂłpez-Romero, 2015, on peut affirmer que dâAult du Mesnil a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant â bien que largement oubliĂ© â dans le dĂ©veloppement de la PrĂ©histoire rĂ©gionale. En reconnaissance de ces contributions, et Ă titre posthume, une plaque faisant Ă©tat dâune donation4 financiĂšre par son Ă©pouse lui a Ă©tĂ© dĂ©diĂ©e au musĂ©e. On ne manquera pas non plus de signaler ici son rĂŽle dĂ©terminant dans la formation initiale de jeunes chercheurs tels que Jacques de Morgan 1857-1924 Jaunay, 1997, p. 97 et 255 ou Henri Breuil 1877-1961 Hurel, 2011. 5 AprĂšs 1919, suite Ă la mort du commandant et archĂ©ologue amateur Louis Le Pontois 1838-1919, san ... 24Parmi les autres personnalitĂ©s liĂ©es Ă la PrĂ©histoire finistĂ©rienne et Ă lâarchĂ©ologie française de la fin du xixe et du dĂ©but du xxe s., le controversĂ© Charles BĂ©nard 1867-1931 qui adopte indĂ»ment le nom de BĂ©nard-Le Pontois5 », quâil nâutilise cependant que dans le milieu archĂ©ologique, Ă©tudiera plusieurs nĂ©cropoles du Sud-FinistĂšre Saint-Urnel et Roz An Tremen Ă Plomeur, en alternance avec ses expĂ©ditions ocĂ©anographiques. Ces Ă©tudes le conduiront Ă collaborer avec lâabbĂ© Favret ou encore G. Boisselier et, de maniĂšre plus anecdotique, Ă former un jeune Ă©tudiant du nom de⊠ThĂ©odore Monod Daire et al., 2013. En 1929, Charles BĂ©nard publie Le FinistĂšre prĂ©historique BĂ©nard, 1929, ouvrage rĂ©sultant de la collaboration entre plusieurs membres de lâIFEP, mais qui sera finalement Ă©ditĂ© sous sa seule signature et, cette mĂȘme annĂ©e, il succĂšde au docteur Louis Capitan Ă la chaire de professeur dâArchĂ©ologie Ă lâĂcole dâAnthropologie de Paris. 25Le MusĂ©e PrĂ©historique » de Penmarcâh eut pour premier conservateur, Charles BĂ©nard, de 1922 jusquâĂ 1931. Il fut remplacĂ© dans cette fonction par Georges Boisselier, de 1932 Ă 1939. Le musĂ©e restera ensuite sans conservateur pendant la Seconde Guerre mondiale. La plage de Pors Carn, considĂ©rĂ©e comme propice Ă un Ă©ventuel dĂ©barquement, avait en effet Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©e zone interdite par lâoccupant jusquâĂ ce que Giot en prenne la direction et le rattache ainsi durablement Ă lâuniversitĂ© de Rennes. 26Lâaction de Giot Ă Penmarcâh est rĂ©vĂ©latrice de la politique quâil mĂšne en tant que directeur de la circonscription des antiquitĂ©s prĂ©historiques et directeur dâun laboratoire universitaire. Il sâefforce de restructurer la recherche et la gestion des collections en la centralisant sur un pĂŽle acadĂ©mique unique, transformant les anciens musĂ©es locaux en stations scientifiques. Dans les mĂȘmes annĂ©es en effet, il nĂ©gocie Ă©galement, avec la commune et avec son conservateur, la cession du musĂ©e Miln-Le Rouzic de Carnac Ă lâInstitut de gĂ©ologie de Rennes. LâopĂ©ration aboutit en 1948 et le projet dâun Institut de PrĂ©histoire bretonne, installĂ© dans de nouveaux locaux qui hĂ©bergeraient aussi le musĂ©e, est envisagĂ©. Contrairement Ă Penmarcâh, ce rattachement ne dure que quelques annĂ©es, le projet nâaboutit pas et le musĂ©e est rĂ©trocĂ©dĂ© Ă la commune en 1958. Cette politique de restructuration de la PrĂ©histoire autour dâun pĂŽle unique sâest accompagnĂ©e du transfert vers Rennes dâarchives, de collections photographiques et parfois aussi de parties de collections des institutions rattachĂ©es fig. 9 et 10. Elle explique lâexceptionnelle richesse du fonds documentaire ancien aujourdâhui conservĂ© et valorisĂ© au sein du Laboratoire ArchĂ©osciences-CReAAH de lâuniversitĂ© de Rennes 1 Daire, LĂłpez-Romero, 2014, mais en rend Ă©galement lâhistoire trĂšs complexe. Figure 9 Fouille du monument mĂ©galithique de lâĂźle Longue Baden, Morbihan clichĂ© G. dâAult du Mesnil, 26 septembre 1907, archives du Laboratoire ArchĂ©osciences-CReAAH.Figure 9 Excavation of the megalithic monument on Ăle Longue Baden, Morbihan photo G. dâAult du Mesnil, September 26, 1907, archives of the ArchĂ©osciences-CReAAH lab. Figure 10 Restauration des alignements de stĂšles de Lagatjar Ă Camaret FinistĂšre en 1928-1929 clichĂ© C. BĂ©nard, archives du Laboratoire ArchĂ©osciences-CReAAH.Figure 10 Restoration of the stelae alignments of Lagatjar at Camaret FinistĂšre in 1928-1929 photo C. BĂ©nard, archives of the ArchĂ©osciences-CReAAH laboratory. 5. Des racines aux creusets Le creuset de la facultĂ© des sciences de Rennes 6 Y. Milon fut d'ailleurs le premier directeur de la quatriĂšme circonscription jusque vers 1955, ave ... 27Câest dans lâimmĂ©diat aprĂšs-guerre que sera créé le Laboratoire dâAnthropologie » de la facultĂ© des sciences, dĂ©nommĂ© ensuite Laboratoire dâAnthropologie PrĂ©historique » puis Laboratoire dâAnthropologie, PrĂ©histoire, Protohistoire et Quaternaire armoricains » de lâuniversitĂ© de Rennes, puis lâĂquipe de Recherche no 27 du CNRS Ă la fin des annĂ©es 1960. Des liens trĂšs forts unissaient Giot et les membres du laboratoire Ă lâInstitut de gĂ©ologie de Rennes, au point que certains collĂšgues, tels Yves Milon 1897-19876 ou LĂ©on Collin 1872-1945, firent don dâune partie de leurs archives. Elles sont aujourdâhui encore conservĂ©es au Laboratoire ArchĂ©osciences. Le laboratoire connut un dĂ©mĂ©nagement dans les annĂ©es 1960, depuis les anciens locaux de lâInstitut de gĂ©ologie dans le centre de Rennes vers le campus scientifique de Beaulieu fig. 11, ce qui prĂ©serva lâintĂ©gritĂ© de ce fonds documentaire, qui constitue une source dâinformation de premier ordre pour la comprĂ©hension du dĂ©veloppement de la PrĂ©histoire et de lâarchĂ©ologie en Bretagne et un riche potentiel scientifique LĂłpez-Romero, Daire, 2013 ; Daire, LĂłpez-Romero, 2014. Figure 11 Le camion des fouilles et antiquitĂ©s » sur le campus de Beaulieu, vers 1960 archives du Laboratoire ArchĂ©osciences-CReAAH.Figure 11 The âexcavations and antiquitiesâ truck on the Beaulieu campus, around 1960 archives of the ArchĂ©osciences-CReAAH lab. 28Sur le site rennais du campus de Beaulieu, les annĂ©es 1980 virent la naissance du Laboratoire dâArchĂ©omĂ©trie, fondĂ© par LoĂŻc LangouĂ«t 1941-2018 et Louis Goulpeau 1939-2019, enseignants-chercheurs en physique et Ă©lectronique de lâuniversitĂ© Rennes 1, qui dĂ©veloppaient alors lâunitĂ© de datation par archĂ©omagnĂ©tisme â avec une premiĂšre sur matĂ©riaux dĂ©placĂ©s â, parallĂšlement aux activitĂ©s de prospections gĂ©ophysiques et de thermoluminescence fig. 12 Collectif, 2018. Avec A. Hesse et A. Tabbagh, L. LangouĂ«t fondera en 1976 le GMPCA Groupe des MĂ©thodes Physiques et Chimiques appliquĂ©es Ă lâArchĂ©ologie, qui deviendra en 1987 le Groupe des MĂ©thodes Pluridisciplinaires Contribuant Ă lâArchĂ©ologie, afin dâintĂ©grer les sciences de la nature et de la vie, ainsi que la Revue dâArchĂ©omĂ©trie, devenue depuis la revue ArchĂ©osciences-Revue dâArchĂ©omĂ©trie. Ces fondateurs constataient en effet, dans leur dĂ©claration dâintention, que, pour de nombreux archĂ©ologues, les recherches de terrain et de laboratoire sur les milieux et les matĂ©riels, objets de leur Ă©tude, ne se ramenaient plus Ă une simple description et analyse Ă©rudites, mais quâun certain nombre de progrĂšs dans le sens de la prĂ©cision et de la rigueur exigeaient lâintroduction de moyens nouveaux gĂ©nĂ©ralement issus des disciplines dites exactes ». Il en rĂ©sultait que lâĂ©volution [de lâarchĂ©ologie] considĂ©rĂ©e sous son jour le plus gĂ©nĂ©ral, consacr[ait] en fait lâapparition de ce quâil est convenu dâappeler la pluridisciplinaritĂ©. Celle-ci ne [pouvait] ĂȘtre fructueuse que dans le cadre dâune coopĂ©ration intime et profonde des deux parties engagĂ©es dans le dialogue, chacune, en dĂ©finitive, faisant siens problĂšmes et techniques de lâautre » source Figure 12 LoĂŻc LangouĂ«t au Laboratoire dâArchĂ©omĂ©trie, Ă Beaulieu, vers 1980 archives privĂ©es.Figure 12 LoĂŻc LangouĂ«t in the Archaeometry laboratory, Beaulieu, circa 1980 private archives. 29Ă la fin des annĂ©es 1980, le dĂ©mĂ©nagement du laboratoire permit un rapprochement physique avec le Laboratoire dâAnthropologie, ce qui sâaccompagna dâune fusion institutionnelle dâoĂč naquit, Ă lâinitiative du CNRS, une premiĂšre structure dĂ©nommĂ©e UnitĂ© Propre de Recherche UPR 403 en 1988. Le rapprochement physique des personnels du CNRS chercheurs et ingĂ©nieurs de lâUPR 403 et des enseignants-chercheurs du Laboratoire dâArchĂ©omĂ©trie, dans les actuels bĂątiments 24 et 25 du campus de Beaulieu, posa les bases structurelles du futur laboratoire fig. 13. Cette fusion explique Ă©galement que, du point de vue universitaire, aprĂšs avoir longtemps Ă©tĂ© rattachĂ© Ă lâInstitut de gĂ©ologie, le laboratoire rennais se soit ensuite rapprochĂ© de la Physique dĂ©partement Structure et PropriĂ©tĂ© de la MatiĂšre, SPM de lâuniversitĂ© Rennes 1, dont il a relevĂ© jusque dans les annĂ©es 2010. Figure 13 La JournĂ©e » de prĂ©histoire et dâarchĂ©ologie organisĂ©e annuellement par lâunitĂ© depuis plus de trente ans, ici fin des annĂ©es 1970. On reconnaĂźt aux deux premiers rangs D. Marguerie, G. QuerrĂ©, M. Le Goffic, J. Peuziat, F. et F. QuĂ©rat⊠et, debout en haut de lâamphi, L. LangouĂ«t archives du Laboratoire ArchĂ©osciences, CReAAH.Figure 13 The prehistory and archeology âDayâ, organized annually by the team for more than 30 years, here at the end of the 1970s. We recognize in the first two rows D. Marguerie, G. QuerrĂ©, M. Le Goffic, J. Peuziat, F. and F. QuĂ©rat⊠and, standing at the top of the amphitheatre, L. LangouĂ«t archives of the Archeosciences lab, CReAAH. Le creuset de la facultĂ© des lettres de Rennes 30ParallĂšlement, la facultĂ© des lettres de Rennes â aujourdâhui universitĂ© Rennes 2 â vit la crĂ©ation, Ă la fin des annĂ©es 1950, du Laboratoire dâArchĂ©ologie » par la suite baptisĂ© du nom de son crĂ©ateur, Pierre Merlat 1911-1959 fig. 14, professeur et doyen de la facultĂ© des lettres et Sciences humaines de Rennes 1948-1959. Historien, archĂ©ologue et figure illustre de la guerre et de la RĂ©sistance, il a enseignĂ© lâhistoire et lâarchĂ©ologie du monde romain dans cet Ă©tablissement Pape et al., 1960. Ă lâĂ©chelle rĂ©gionale, ce laboratoire dirigĂ© ensuite par Louis Pape 1933-2014, dĂ©veloppa de nombreux programmes de terrain sur plusieurs sites dâĂ©poques historiques, dont notamment les fouilles pluriannuelles de lâagglomĂ©ration secondaire antique de Kerilien Ă PlounĂ©venter FinistĂšre, dirigĂ©es par Louis Pape Aubin et Provost 2015, ou encore celles de lâabbaye de LandĂ©vennec FinistĂšre dirigĂ©es pendant prĂšs de vingt-cinq annĂ©es par Annie Bardel. Figure 14 Pierre Merlat, fondateur du Laboratoire dâArchĂ©ologie de la facultĂ© des lettres de Rennes clichĂ© Harcourt.Figure 14 Pierre Merlat, founder of the archeology laboratory of the Faculty of Letters of Rennes photo Harcourt. 31Le Laboratoire dâArchĂ©ologie et dâHistoire Merlat » LAHM, ainsi rebaptisĂ© en 2009, rĂ©unit dans un seul organisme de recherche les anciens laboratoires de lâuniversitĂ© Rennes 2 Pierre Merlat », CERAMA » ArchĂ©ologie, et CRESCAM » Histoire antique. Le nom de cette nouvelle institution Laboratoire dâArchĂ©ologie et dâHistoire Merlat, LAHM souligne avant tout la vocation pluridisciplinaire du laboratoire en archĂ©ologie et en histoire qui sâinscrit dans la tradition dâun ancien laboratoire rennais initialement dĂ©diĂ© Ă lâarchĂ©ologie et Ă lâhistoire des pĂ©riodes historiques dans lâouest de la France, avant de connaĂźtre une large ouverture nationale et internationale. Le creuset nantais 32On doit Ă Jean-RenĂ© Jannot 1936-, archĂ©ologue et professeur Ă lâuniversitĂ© de Nantes, le dĂ©veloppement du dĂ©partement dâhistoire de lâart et dâarchĂ©ologie durant la pĂ©riode oĂč il dirigea lâUFR dâHistoire et de Sociologie. La composante historique nantaise du CReAAH trouve ses origines dans le Laboratoire de PrĂ©histoire Armoricaine de lâuniversitĂ© de Nantes, crĂ©e en 1989 par J. LâHelgouacâh qui en assurera la direction jusquâĂ son dĂ©part en retraite Guyodo et al., 2019 fig. 3 et 4. AprĂšs avoir rĂ©alisĂ© Ă Rennes ses Ă©tudes puis sa thĂšse sur Les sĂ©pultures mĂ©galithiques en Armorique, sous la direction de Giot, et participĂ© Ă de nombreux chantiers de fouilles en Bretagne, J. LâHelgouacâh, devenu directeur de recherche, prend pendant vingt ans â entre 1969 et 1989 â la direction de la circonscription des antiquitĂ©s prĂ©historiques des Pays de la Loire et dirige de nombreux chantiers sur des sites mĂ©galithiques dans tout lâouest de la France Champ-Grosset Ă Quessoy, Crecâh QuilliĂ© Ă Saint-Quay-Perros, Prajou-Menhir Ă TrĂ©beurden, GĂąvres, Larcuste Ă Colpo, Dissignac, Pornic, Locmariaquer, etc.. Ă cette occasion, il dĂ©montre des phĂ©nomĂšnes de rĂ©emploi et de probable iconoclasie dans la grande architecture mĂ©galithique armoricaine, Ă travers une retentissante publication Les idoles quâon abat⊠LâHelgouacâh, 1983. ParallĂšlement, il sera co-fondateur de la Revue ArchĂ©ologique de lâOuest en 1984, membre du Conseil supĂ©rieur de la recherche archĂ©ologique 1979-1984, de la Commission supĂ©rieure des Monuments historiques 1982-1985 et du conseil scientifique du Centre national de PrĂ©histoire. 33Le laboratoire nantais fut rejoint par Roger Joussaume 1938-, chercheur au CNRS, dont les recherches portaient sur le mĂ©galithisme et le NĂ©olithique de la France du Centre-Ouest, entre Loire et Gironde, par la fouille de nombreux dolmens jusquâen Limousin et celle de la grande enceinte nĂ©olithique de Champ-Durand Ă Nieul-sur-lâAutise, en VendĂ©e. Hors de France, il a travaillĂ© sur le mĂ©galithisme et lâethnoarchĂ©ologie Ă Madagascar, en IndonĂ©sie et plus spĂ©cialement dans la Corne de lâAfrique en Ăthiopie, Ă Djibouti et en Somalie, trois pays oĂč il a Ă©galement dĂ©veloppĂ© une recherche spĂ©cifique sur lâart rupestre prĂ©historique. 34En 1991, le Laboratoire de PrĂ©histoire fut rejoint par un chercheur du CNRS, Serge Cassen, qui en prend la direction. Ce laboratoire devient ensuite le Laboratoire de recherche ArchĂ©ologie et Architecture, Ă lâissue de la fusion avec le Laboratoire de PalĂ©oenvironnement de la facultĂ© des sciences de Nantes créé par Lionel Visset, enseignant-chercheur ; cette composante intĂ©grera ensuite lâUMR nouvellement créée. 6. Naissance dâune UnitĂ© Mixte de Recherche UMR 35Les annĂ©es 1990 virent Ă lâĂ©chelle nationale la crĂ©ation des UnitĂ©s Mixtes de Recherche UMR et la disparition progressive des UnitĂ©s Propres de Recherche UPR, dans une volontĂ© du CNRS et des acteurs de la recherche nationale de dĂ©velopper de nouveaux types de contrats de partenariat. Ă lâĂ©chelle nationale, la transformation des UnitĂ©s Propres en UnitĂ© Mixtes vit quelques unitĂ©s de recherche françaises intĂ©grer des agents du ministĂšre de la Culture qui devint alors aussi tutelle des laboratoires. 36Le Laboratoire dâAnthropologie de lâimmĂ©diat aprĂšs-guerre avait donnĂ© naissance, Ă la fin des annĂ©es 1960, Ă une Ă©quipe de recherche labellisĂ©e par le CNRS, lâER 27, qui se transformera en UnitĂ© Propre de Recherche UPR 403 en 1988, par lâassociation des Laboratoires dâAnthropologie et dâArchĂ©omĂ©trie de lâuniversitĂ© de Rennes. Puis Monnier, dernier directeur de lâUPR 403, fut sollicitĂ© et appuyĂ© par la direction du CNRS pour crĂ©er une grande UnitĂ© Mixte de Recherche UMR dans lâouest de la France, centrĂ©e Ă Rennes, au laboratoire de lâuniversitĂ© Rennes 1, le but Ă©tant de mettre des moyens renforcĂ©s en commun et de favoriser les meilleures relations et collaborations possibles entre les diffĂ©rents partenaires, notamment avec le ministĂšre de la Culture et ses services rĂ©gionaux de lâArchĂ©ologie SRA au sein des Directions RĂ©gionales des Affaires Culturelles DRAC. Ainsi naquit, en 1991, lâUnitĂ© Mixte de Recherche, alors rejointe formellement par le Laboratoire dâArchĂ©ologie et dâHistoire Pierre Merlat » de lâuniversitĂ© Rennes 2. 7 En 1989, Marie-Yvane Daire et Philippe Lanos furent recrutĂ©s comme chercheurs par le CNRS et affec ... 37DĂšs lors, le laboratoire, devenu UMR 153 puis UMR 6566 C2A Civilisations atlantiques et ArchĂ©osciences », intĂ©gra des personnels du CNRS7, des universitĂ©s Rennes 1 et Rennes 2, du ministĂšre de la Culture, puis de lâuniversitĂ© de Nantes et plus rĂ©cemment de lâInrap et de lâuniversitĂ© du Mans. En 2008, lâUMR C2A est rebaptisĂ© CReAAH Centre de Recherche en ArchĂ©ologie, ArchĂ©osciences, Histoire », afin de spĂ©cifier le tournant marquĂ© par lâarrivĂ©e de nombreux collĂšgues historiens des universitĂ©s de Rennes 2 en 2008 puis du Mans en 2010 dont les territoires de recherche ne se limitent pas aux rĂ©gions atlantiques. Les Ă©volutions les plus rĂ©centes de la recherche archĂ©ologique française, notamment le dĂ©veloppement de lâarchĂ©ologie prĂ©ventive depuis les annĂ©es 1980 crĂ©ation de lâAfan puis de lâInrap, puis lâouverture Ă la privatisation de lâarchĂ©ologie, ont redistribuĂ© les cartes, tant du point de vue scientifique volumes et modalitĂ©s dâacquisition des donnĂ©es primaires, mĂ©thodes que du point de vue de lâapproche socio-historique de la discipline. Attractive, lâunitĂ© attire de plus en plus de membres travaillant dans le champ de lâarchĂ©ologie prĂ©ventive. 8 [ 38La constitution dâun laboratoire de recherche rĂ©pond Ă des mĂ©canismes structurels voire politiques tels quâils sont rĂ©sumĂ©s supra, mais repose Ă©galement sur des logiques scientifiques et lâĂ©volution des disciplines. Sur ce plan, le CReAAH se situe Ă la fois dans la continuitĂ© de certaines thĂ©matiques de recherche et dans lâĂ©volution des mĂ©thodes et des approches. Ici, il faut Ă©voquer lâhistorique des compĂ©tences en PrĂ©histoire et Protohistoire PrĂ©histoire ancienne ou encore mĂ©galithisme et en archĂ©omĂ©trie, mais aussi lâĂ©largissement des champs chronologiques avec lâouverture actuelle aux pĂ©riodes historiques et disciplinaires comme les archĂ©osciences ; au sein du laboratoire, ces derniĂšres se sont progressivement dĂ©sengagĂ©es des mĂ©thodes de datations physico-chimiques pour dĂ©velopper des compĂ©tences en matiĂšre de palĂ©oenvironnements, tout en maintenant un haut niveau dâexpertise dans lâĂ©tude des matĂ©riaux inorganiques et organiques. Fin 2019, cette UnitĂ© Mixte de Recherche comptait 123 chercheurs, ingĂ©nieurs et techniciens ainsi que 45 doctorants, investis dans les programmes de recherche nationaux et internationaux des Ă©quipes qui la composent, ainsi que dans plusieurs formations universitaires, notamment au niveau des masters portĂ©s par le CReAAH Ă Rennes, Nantes et en AmĂ©rique du Sud8. 39La suite de lâhistoire reste Ă Ă©crireâŠ
bulletin de la société archéologique du finistÚre